Pour notre première rencontre de l‘année, nous recevions une équipe de Puteaux dont la moyenne élo atteint les 2100 ! Quand on sait que cette équipe a refusé de monter en Nationale 2 au terme de la saison précédente et que la nôtre a dû réaliser plus d’un exploit pour obtenir le droit de jouer à ce niveau de compétition, il est facile de comprendre que nous avions peu de chances de sortir vainqueurs d’une telle confrontation. Seuls deux miracles auraient pu nous rapporter la victoire, premièrement, qu’Yves se réveille à l’heure pour venir jouer et deuxièmement, que tout le monde réalise une perf’ ce jour-là… Si le premier miracle se produisit, jamais le second n’arriva et c’est sous l’eau que nous avons dû faire nos premiers pas en Nationale 3.
La médaille de l’exploit (et non celle du mérite) revient à Marc H. qui, au bout d’une heure de jeu, a su, dans une position plus qu’inconfortable, attirer une femme de plus dans ses filets en gagnant la dame de son adversaire alors que celui-ci s’apprêtait à conclure la partie d’une puissante attaque sur le roi noir. Rappelons que Marc avait déjà réussi l’année dernière à remporter une partie de la même façon, c’est-à-dire en poussant son adversaire, par une quelconque pression mentale, à placer sa dame sur une case attaquée et qui plus est…non protégée ! Au final, Marc bat un adversaire qui possède 300 points de plus que lui et offre ainsi une première victoire pour Rueil.
Si ce premier épisode permit à notre équipe de sourire un instant dans cette journée, la défaite de notre président (photo ci-dessus) au 6e échiquier amorça la suite logique, et tragique pour nous, de cette confrontation. Avec la perte d’un pion dès l’ouverture, il fut très difficile pour Yves de lutter contre un 2040 qui a su profiter rapidement de cet avantage matériel.
Ce fut au tour de notre féminine Manu (Emmanuelle Barrès, en photo ci-dessus, aux côtés de son capitaine) de devoir s’incliner dans cette rencontre. Pour sa première partie officielle, Manu a eu l’honneur (ou plutôt le malheur) d’affronter une 1943. Apprenant seulement quelques minutes avant le début du match la notation des coups, ce fut pour Manu un véritable baptême du feu que d’affronter une joueuse sachant vraisemblablement mieux noter les coups qu‘elle. Aussi, quand Manu décida avec une tour de moins de mettre fin à sa partie et me demanda comment déclarer l’abandon (un coup que nous n’avions pas penser à lui apprendre tellement l’optimisme règne dans cette équipe), j’ai hésité à lui dire d’attendre quelques minutes de plus et d’observer comment ferait Stéphane ; la position de ce dernier étant devenue hermétique à tout optimisme.
Bref, après mes indications, Manu finit donc par serrer la main de son adversaire ; ce que Stéphane (radieux sur la photo ci-dessus) finit aussi par faire du sien quelques minutes après étant donné l’allure affaiblie de son roque et des nombreuses pièces adverses l’encerclant.
Entre temps, Marc Kirszenberg, venu renforcer notre équipe au premier échiquier, a convenu d’une nulle avec son adversaire dans une partie où il n’a pas su venir à bout d’une défense Hérisson mise en place par les noirs.
A ce stade de la rencontre, nous étions menés 3-1 mais Jérôme (photo ci-dessus) a su réduire l’écart en remportant une partie que Fritz pourrait refuser d’analyser tellement le chaos créé sur l’échiquier rend incompréhensibles les positions. Avec l’esprit tactique que nous lui connaissons, Jérôme a prouvé l’efficacité du gambit écossais en empochant le point contre un 2123 !
De son côté, Cyril, ne voyant pas comment il pouvait réussir à gagner sa partie, se résigna à accepter le match nul avec un avantage matériel mais la contrainte de devoir lutter contre deux pions passés. Encore une fois, nous pouvons féliciter la belle performance de nos deux principaux buteurs de l’année dernière. Il restait donc une partie en cours, la mienne, et la possibilité de clore cette rencontre sur un score nul en cas de victoire de ma part. Seulement, les plusieurs coups joués de suite dans la cadence imposée par le zeitnot ont poussé mon adversaire à commettre une erreur et moi, une plus grosse encore. Après avoir donc gagné une pièce nette au 35e coup, je me suis retrouvé deux coups plus tard dans une position de mat forcé et contraint d’abandonner avant le 40e coup.
Nous perdons donc ce match 4 à 2 mais repartons avec la satisfaction d’avoir tout de même provoqué le doute chez cette solide équipe de Puteaux.